Au petit matin, puisque à 3h, je n'arrive plus à dormir...Je prends une douche puis un bon petit déjeuner, et aux alentours de 5h, je décolle de Lignac, les fessiers sont douloureux mais les jambes tournent bien.
Pas certains que je tienne la cadence des 200 km aujourd'hui?
Encore quelques km avant de commencer vraiment à trouver de véritables petites côtes, une fois franchi " La Souterraine ", nous allons dire au revoir au limousin pour entrer progressivement dans la Massif Central, puis le Cantal, les Causes pour redescendre enfin vers la mer.
Après un second petit déjeuner sur la place centrale de " La Souterraine ", nous nous retrouvons sur les routes empruntant le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Passant par Masbaraud-Mérignat, ville qui a vu naître le champion cycliste Raymond Poulidor le 15 avril 1936, au domaine des Gouttes où ses parents étaient métayers.
Vers midi, je me retrouve à Bourganeuf, une ville qui doit sa naissance aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem en 1104 dont une forte concentration Turc demeure encore de nos jours.
Les km ne défilent plus aussi vites, la chaleur commence à agir sur l'organisme et j'ai bien du mal à trouver le rythme aujourd'hui, je m'arrête plus souvent pour soulager mes fessiers, les premières brûlures me gênant de plus en plus dans ma progression...On ne s'improvise pas cycliste du jour au lendemain, même si j'ai fait 10 ans de vélo semi pro étant ado.
Je m'arrêterai donc après seulement 186 km aujourd'hui, choix que j'estime judicieux puisque une longue descente de 9 km pour rejoindre la Dordogne sera au programme demain matin.
Mercredi, 5h du matin, je replie ma tente puisque je n'ai rien trouver de mieux pour ma nuit, la nuit s'est bien passé même si j'ai été un peu dérangé par un chien qui est venu faire les poubelles aux alentours de minuit.
On part plus qu'à jeun, puisque j'ai juste dans le ventre ma dernière boîte de crème Mont Blanc, va falloir trouver de quoi se ravitailler aujourd'hui alors que nous entrons dans la Cantal puis si tout va bien, nous devrions atteindre Rodez dans la soirée.
Arrivant à Salers, vers 7h, les commerces sont loin d'être ouvert, je demande à tout hasard à un hôtel avec Spa si il serve des petits déjeuners aux personnes de passages.
La réceptioniste me répond qu'il n'y a pas de problème, café, jambon cru, pain confiture, salade de fruit, fromage blanc, tout y passe, j'ai une faim de loup.
Après cette petite pause de 20 minutes, je passe par le centre du village pour trouver la boulangerie et acheter un pain aux céréales, puis repars en direction du Col Saint Georges puis le Col Legal ou je me prend un bonne pression bien mérité, et prend dans ma musette une sélection de bières artisanales avant d'entamer la descente sur Aurillac qui cette année se passera sans grêle contrairement à 2014.
Pause déjeuner à Aurillac avant d'entamer une succession de côtes jusqu'au franchissement du Lot. La fringale me gagne aux abords de Rodez mais une bonne nuit d'hôtel devrait remettre les pendules à l'heure. 184 petits km aujourd'hui
Jeudi, 6h on part en direction des causes, je retrouve un coups de pédales bien plus souple, espérons qu'il ne s'agise pas de la lueur de la bougie qui brille juste avant de s'éteindre.
Je m'arrête à Salles-Curan, histoire d'acheter un melon, du jambon et 2 brugnons pour ce midi, pause à Saint-Rome de Tarn ou nous pouvons apprécier une vue panoramique sur le viaduc de Millau durant la longue descente.
Puis, c'est reparti en direction de Roquefort-sur-Soulzon (charmant village connu par son entreprise " Société " ), mais pour ma part, ce sera ma première pause de l'après midi.
Je suis toujours en recherche de fraîcheur, et si tout va bien, je devrais enfin atteindre Sète dans la soirée. La chaleur continue son travail de sape, le goudron devient de plus en plus fondu dans la plus longue descente du parcours en direction de Lodève.
60 petits km me sépare désormais de Sète, mais il est déjà 17h30. Les petites routes à travers le vignoble laisse bientôt place à une départemental sans accotement, et les voitures ne font guère attention à nous, l'odeur d'un camion pizza attire soudain mon attention.
L'arrêt sera plus long que prévu puisque il a 3 autres commandes avant la mienne, j'en mange la moitié et repars en direction de Villeveyrac, où je m'arrêterai jusqu'au jour, il me restera 25 km pour finir ce périple.2ème nuit sous la tente, pas vraiment top, mais bon j'étais bien trop cuit pour finir de nuit.
Aux abords de Sète, je fais un petit détour par l'hôtel que je viens de réserver, hisoire de ma délester du surplus en vue de l'ascension finale du Mont Saint Clair. Je repars à l'attaque si je puis dire, les jambes sont fraîches et le vélo devient bien plus maniable. Je retrouve du plaisir et en même temps un peu de tristesse en me dissant que c'est déjà fini.
L'ascention se termine, je vole littéralement dans cette côte aux pourcentages entre 17 et 20%. L'aventure est finie en 5 jours et 7 minutes. Après une matinée en compagnie des amis qui arrivé avant moi sont la pour nous accueillir au niveau de la table d'orientation du chemin des pierres blanches. Je redescents en fin de journée à l'hôtel avant de nous retrouver le lendemain midi pour le repas de clôture.
C'est le coeur rempli de souvenirs que nous repartons chacun de notre côté avec dans un coin de la tête, de prochaines évasions plus ou moins à long terme.
La Wild Atlantic Way (2500 km en courant sur un mois en Ireland)
Et Brest-Gibraltar (2500 km en vélo en 2 semaines)
Have fun les amis, " Soyons Réalistes, Tentons l'Impossible "